La photographie à l´épreuve de la crise [nov. 08]
Face à la crise, les résultats affichés par les derniers clichés de la dispersion de la collection Jammes le 15 novembre chez Christie´s sont mesurés, non alarmants. Le prix des clichés anciens résiste. La photographie moderne et contemporaine souffre davantage. Le marché de la photographie fut, toutes époques et médiums confondus, le plus dynamique de la dernière décennie. Depuis la dernière bulle spéculative du marché de l´art en 1990, la progression de l´indice des prix de la photographie affichait une hausse de +131% l´été dernier, contre +55% pour la sculpture, deuxième médium le plus apprécié sur cette période.
La dispersion de la collection Jammes de Marie-Thérèse et André Jammes a véritablement sorti de l´ombre la photographie du XIXème siècle. Cette dispersion a débuté en 1999 chez Sotheby´s, se poursuivant en 2002 avec deux nouvelles ventes, pour s´achever en 2008 chez le même auctioneer. En 1999, quelques enchères spectaculaires ont généré une véritable secousse et une hausse des prix de +191% en deux ans. L´adjudication de la Grande vague, Sète de Gustave LE GRAY (1820-1884) est restée dans les mémoires : l´épreuve décuplait son estimation pour une enchère gagnante de 460 000 £, un sommet avec lequel il n´a jamais renoué. Depuis, le meilleur score décroché pour un tirage albuminé de cette même Grande Vague culmine à 85 000 £.
Lors du dernier volet de la dispersion Jammes le 15 novembre dernier, Sotheby´s annonçait en couverture de catalogue un rarissime daguerréotype de Baron Jean-Baptiste GROS. Il fut frappé à 180 000 €. Un score certes attendu, qui n´excède pas son estimation mais qui déclasse tout de même de 90 000 € son précédent sommet. Portée par la qualité des pièces et une provenance historique, la vente affiche un bilan plutôt positif avec 27,4% d´invendus seulement. Un taux qui n´a rien d´alarmant au regard des 42% de clichés ravalés sur les autres ventes de photographies, toutes périodes de création confondues, d´octobre et de novembre 2008 (taux enregistré au 12 novembre).
Les ventes d´octobre faisaient la part belle aux clichés modernes et contemporains plutôt qu´à la photographie historique. Les enchères à 5 chiffres sont bien plus fréquentes sur les clichés du XXème siècle. Quelques stars de l´art actuel ont même poussé la photographie sur des sommets millionnaires. Rappelons les 3 millions de dollars décrochés par le cliché de Cowboy de Richard PRINCE chez Sotheby´s NY en novembre 2007.
Lors des ventes new-yorkaises dédiées à la photographie, les signatures les plus cotées ont essuyé le plus gros revers. Plus de la moitié des œuvres dont on attendait au moins 100 000 $ ne se sont pas vendues. Chez Christie´s par exemple, 53% des clichés proposés au Rockfeller Plaza le 14 octobre leur sont restés sur les bras…
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